Octobre - Décembre 2021
Ecarts
par
FLORENCE GRUNDELER
Du 14 octobre au 10 décembre 2021
Commissaire d'exposition: Jorge Cañete
Finissage le 9 décembre dès 18h00
Performance à 19h30 de Priscille Oehninger, Viola Altise et Florence Grundeler
masque & covid pass obligatoires
Rue Haute, 36
CH - 1422 Grandson (Vaud)
ouvert sur rendez-vous uniquement : +41787102534 - info@jorgecanete.com
Le Temps ne surprend pas le sage,
Mais du Temps le sage se rit,
Gérard de Nerval, Ode
Écarts, dans le temps et l’espace
Depuis la naissance de la pensée, le temps interroge : scientifiques, philosophes et artistes l’explorent, cherchent à l’énoncer, à le définir et à le représenter. Un objectif souvent inatteignable car son incarnation et son ressenti sont propres à chacun. N’habitons-nous pas tous le temps à notre manière, en inventant notre propre temporalité ?
Florence Grundeler, dans son exposition Écarts, dont certaines œuvres ont été créées en résidence à Grandson, propose de raconter « une histoire de temps », ou plus exactement de ralentir le temps et de créer des espaces plus larges, car c’est souvent dans les « entre-deux » que tout surgit. C’est là que l’on peut donner à voir l’invisible, c’est-à-dire ce qui se glisse justement dans l’écart.
Écarts est donc un voyage imagé, un voyage dans le temps, le nôtre et celui que l’on écarte et qui s’arrête sur la matière, sur un fragment, ou plus précisément, sur des fragments. En effet, l’artiste cherche à démontrer que les subtiles différences accumulées apportent force et consistance à la matière et à l’être.
Les fragments se superposent, s’alignent ou s’échappent, comme ce texte tapé à la machine à écrire, « une histoire de temps » qui n’en finit pas de remplir des lés de tissu. Ils se donnent ainsi la liberté d’exister à chaque instant, différemment, dans une mouvance permanente et une évolution infinie.
Chacun de ces fragments – incarnés par des peintures, des installations, un cabinet de curiosités – sont autant de morceaux qui ont un rôle fondamental à jouer, comme les étapes d’un voyage intérieur, pour nous ramener vers nos parts d'intime, nos parts oniriques…
BIOGRAPHIE :
il y a une naissance en mai 1968
il y a une enfance en banlieue,
il y a un besoin absolu de nature,
il y a la Chine et le chinois,il y a des vies ailleurs, Brésil, Argentine,
il y a ces "vies ailleurs" chargées d'apprentissages,
il y a l'engagement pour l'art,
il y a le choix de vivre dans la garrigue,
il y a des toiles, des toiles avec de l'encre, des toiles avec des pigments, des toiles traversées par des fils piqués,
il y a des gravures, des gravures à la pointe sèche, souvent, pour l'éloge du risque !
il y a des papiers encrés, cendrés, peints à l'huile et traversés par le fil, aussi,
il y a des pavés, des parpaings devenus pavés, symboles d'une construction.
il y a l'expression du vacillement de l'être.
Florence Grundeler est une artiste plasticienne née en 1968. Sinophone et habitée par la culture chinoise, elle a également nourri son apprentissage lors de séjours au Brésil et en Argentine. Dans des installations, gravures et surtout des toiles traversées de fils et d’encre, cette adepte de la matière fait vivre l’espace et le vide pour mieux cerner les fulgurances et les lignes qui en émergent. Formée au paysage plutôt qu’à l’image artistique, elle revendique le besoin de ce minimum de virginité dans la façon de travailler. En appelant significativement son atelier « l’Entre », l’artiste confirme son désir de fouiller les marges, les intervalles, laissant advenir quelques possibles, dans la liberté, l’instinct ou les maladresses qui emmènent autre part.
Elora Weill-Engerer, critique d’art
site : www.florencegrundeler.com
compte Instagram : @florence.grundeler